Le Forum des Assistantes Maternelles, Assistants Maternels et Assistants Familiaux (SPAMAF): la voix du nord dimanche 6 février 2005- VILLENEUVE D'ASCQ - Le Forum des Assistantes Maternelles, Assistants Maternels et Assistants Familiaux (SPAMAF)

Lundi 7 février 2005


Edition du Dimanche 06 Fevrier 2005Actualite / Région / Page 2 / Article 2
> Petite enfance

cliquez pour agrandir Trois cents assistantes maternelles face à leur nouvelle convention collective
Des nounous non corvéables à merci


L’AMPHITHÉÂTRE de la maison d’activités culturelles et de colloques de la Cité scientifique était hier après-midi plein à craquer. Un rassemblement d’étudiantes? Des féministes? Non, quelque trois cents assistantes maternelles venues de toute la région – au milieu desquelles se perdaient trois ou quatre hommes – pour en savoir plus sur la nouvelle convention collective qui régit la profession et les relations avec les employeurs, applicable depuis le 1erjanvier 2005.


Peu reconnues jusqu’ici, «nous nous sommes enfin secouées et réveillées pour défendre nos conditions de travail et revaloriser notre métier!». Un cri du coeur de Martine Lefebvre, la présidente de l’Association des assistantes maternelles de Villeneuve-d’Ascq et environs, qui est à l’initiative de cette rencontre. Pour animer les débats, une invitée de marque, Françoise Bauche, chargée de communication du Syndicat national professionnel des assistantes et assistants maternels (SNPAAM).

Payées à l’heure

Pour accoucher du nouveau texte, il aura fallu cinq années de négociations entre le SNPAAM, les grandes centrales syndicales (CFDT, CFTC, FO et CGT) et la FEPEM (Fédération nationale des particuliers employeurs). «Nous avons le statut le plus compliqué du monde, rappelle Françoise Bauche. Nous relevons de quatre codes différents.» La convention tend à clarifier les droits et les devoirs de chaque partie. «Mais n’attendez pas une révolution de la profession; les textes existaient mais ils étaient dispersés et souvent inappliqués.»
Rude tâche que de vouloir décrypter en deux heures la nouvelle charte. Pour les nombreuses nounous qui se sont déplacées hier, Françoise Bauche l’a fait. Et a repris point par point les mesures phares. En commençant par la rémunération: «Il n’est plus question de travailler bénévolement, toute heure travaillée doit être payée!» Allusion faite au quart d’heure voire à l’heure offerte à l’employeur qui vient récupérer son enfant un peu plus tard. Fini le forfait journalier et avec lui les bons sentiments: «Vous n’êtes pas un bouche-trou, ni un kleenex, vous êtes une professionnelle!»
Les assistantes maternelles seront désormais payées à l’heure. Quelles conséquences pour les parents? Les avis sont partagés. Pour Monique Lefebvre, la tarification à l’heure entraînera une augmentation de frais pour l’employeur, «jusqu’à 25%».

Rigueur

Dans un coin de la salle, perdu au milieu des assistantes, Thierry, 36 ans, d’Hem, est venu avec la nounou de son fils Raphaël pour mieux comprendre les nouvelles dispositions. «Je pensais que j’aurais à payer le même montant quel que soit le nombre d’heures de garde. Or, en fait, dans le contrat de travail, on fixe un nombre d’heures minimum, et, si on a besoin de plus, on ajoute.»
Autre question du papa : «Comment on fait avec nos RTT?»
L’employeur et le salarié doivent se mettre d’accord sur les périodes d’accueil programmées dans l’année. Prévoir les congés et les jours pendant lesquels l’enfant ne sera pas confié. Les temps d’absence (sauf maladie et accident) non prévus au contrat devront être rémunérés.
La convention impose aux parents de la rigueur pour assurer un cadre aux nounous. Une intention louable, critiquée unanimement sur un point hier : « Nous sommes mal informées. » Et Thierry d’ajouter : « Nous aussi. »
D.D’H.




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